On ne naît pas avec la haine
Environné de peine
On apprend à haïr
Et on apprend vite
Traité en martyr
La raison s’effrite
Face aux extrémités bestiales
Jusqu’où les autres arrivent
Pour satisfaire en morphals
Leur soif maladive
Sans se soucier d’autrui
Jouissant de leurs cris
Tels des hédonistes sans scrupules
Des moutons camouflés en crapules
Leur liberté ne s’arrête plus
Là où celle des autres s’achève
Leurs désirs ambigus
S’élèvent sur les corps qui crèvent
Alors germe dans la raison, un poison
Comme un serpent dans l’âme
Une âpre fleur infâme
Croissant dans la perversion, le crime, la guerre
Elle prospère
La haine que l’on crache
Sera notre future cravache
C’est la rage persistante
Des masses insistantes
Qui vivent sans entendre
Qui écrivent sans comprendre
Qu’elle les enchaîne
Cette putain de haine
Comme des pantins entre ses mains
En chacun de nous elle sommeille, diaphane
Nous fait flétrir alors que l’on se pavane.